Écrire, vous avez dit écrire ?

Fini ce temps d'écriture d'articles pédagogiques, de fichiers de jeux pour les animateurs des accueils de loisirs et des enseignants, de publications dans la presse enfantine. Terminé ce temps ! 

 

 

 

Vladimir Nabokov dans sa voiture

Dalton Trumbo dans sa baignoire...

 Douze ans. Une tranche de vie. Géniale. Les sujets complexes autant que ceux qui demandent moins d’efforts. Terminés les différents comptes rendus sur l’éducation prioritaire, de dossiers, de préparations d’interventions. Quinze ans. J’ai réfléchi beaucoup. J’ai transpiré souvent. Je me suis démoralisée, démobilisée. Jamais.

Écrire pour le plaisir.

Des chroniques footballistiques. Tous les jeudis, avec des collègues devenus des potes, j’ouvre le jeu des pronostics. Sur le temps du déjeuner, dans un resto, j’annonce les rencontres du week-end. À chacun de me livrer ses prévisions. Je coche. Cela provoque de grandes discussions, de bons fous rires. Ah, les paris ! Quelle belle affaire ! « Alors moi je joue Marseille gagnant parce que j’adore cette ville ! » « Lyon ? Contre PSG ? Pffttt, je parie Paris !». Nous sommes peu à connaître équipes et joueurs. Aucun gain pour autant. Dimanche soir, matchs terminés, arbitre et joueurs volatilisés. Place au compte rendu. Match par match. Participant par participant. Mes chroniques alimentent les soirées. Un bonheur.

Fin du match. Autres chroniques.

Tout est prétexte à écrire quand on écoute ou regarde le monde s’agiter autour de soi. Je note sur un carnet des moments surréalistes, cruels, débiles, souvent drôles. Comme récemment. Une jeune marchande de légumes sert une femme portant un nouveau-né contre elle. J’attends mon tour. Elles se parlent. Je n’entends pas. La maman retire son masque et la marchande s’exclame « Ah mais oui, c’est vous ! Avec le masque, on ne reconnaît personne » Et elle continue « Alors là vous avez bien dégonflé ! » Mais oui ma cocotte ai-je eu envie de lui dire, elle vient de faire un petit. Et elle continue, geste à l’appui « Parce que quand même, vous aviez un gros ventre ! » Oui, en effet, c’est étonnant un gros bidon. Mes chroniques ont de beaux jours devant elles.   

Je perds le fil… Ah oui... « Alors vous écrivez où, vous ? ». Un coup d’œil sur les images. Euh non… Certainement pas dans une baignoire. Putain, j’ai horreur des bains. Dans une voiture ? Impossible. Ce n’est pas confortable. Debout ? Oui, quand j’écris un petit mot avant de quitter la maison. Alors, où est-ce que j’écris ? Il n’y a pas plus classique. Dans un bureau. Un beau face à face avec l’ordinateur. Lui, moi… Une chaise qui a fait son temps et qui aujourd’hui me rompt les reins. Quand j’écris, seuls mes doigts, mes yeux, mon cerveau se connectent. Le reste ? Aucune importance. Tout peut attendre.

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