Mais t'es qui toi covid 19 ?

Moi j'aime les lundis. Lendemains de week-end, ils ne me stressent plus. Lundi, c'est aussi, toutes les deux semaines, l'arrivée des propositions d'écriture.  Je les découvre, bol de café en main. Je les laisse m’imprégner et je déclenche l’écriture plus tard. Ce lundi 16 mars 2020, c’est pas pareil. Mais alors pas pareil du tout ! 

Rien ne ressemble aux lundis ordinaires. Et pour cause ! Je zieute les résultats des élections sur les villes du 9.4 ! La droite trop présente, la gauche qui ne sait pas s’unir me font pester mais pas autant que ce qui se passe dans ma vie, sur la planète. Je ne veux pas déprimer.

Les préconisations, se laver les mains souvent, régulièrement, ne pas éternuer sur les gens, cela me va. Rester chez soi, d’accord ! Je pense aux coincés dans des tours, avec des petits ou des ados ! Passer 24h sur 24 ensemble, cauchemar ? Faire l’école à la maison, prise de tête ? Personnes âgées, toutes seules ? Je ne veux pas déprimer.

La queue dans les magasins pour des rayons vides. J’ai dû faire un sacré bond dans le temps. Je suis en URSS… Les colliers de nouilles sont de nouveau à la mode, c’est chouette, ça manquait ! Et la fabrication de masques en PQ ? Certainement une nouvelle tendance. C’est génial ! Je ne veux pas déprimer.

Que dit mon corps ? Putain, je tousse. Ah, non, ce n’est que ta cigarette ! Je me suis signé une autorisation pour sortir de la maison et suis partie marcher dans le parc. Promenade des enfants, des chiens, balade en solitaire, groupe d’ados tapant dans un ballon qui pensent encore que seuls les vieux vont mourir. Il y a de tout pour éviter ou faire du corona. Je croise des masqués. On s’écarte, on se craint, on a peur. On galère tous ensemble. Putain, je dois être dans un épisode de « La servante écarlate ». Je ne veux pas déprimer.

Et puis au milieu de tout ce grand bordel, je découvre des pépites ! Facebook en regorge ! C’est très drôle. Parfois émouvant. Les gens géniaux existent. J’adore. Je suis connectée au monde, à toi et à nos amis par téléphone ou en Visio. Il fait beau. Les portes fenêtres sont ouvertes sur le jardin. Quelques fleurs au cerisier, le printemps est là. On inonde le voisinage de musique depuis quelques jours, on envoie du bois et du bon. Tout le quartier est isolé mais ensemble, relié par la zique. Qui a dit « Un peuple qui chante est un peuple debout ? » Je sais pas. J’m’en fous. Je veux oublier qu’un putain de virus est en train de mettre la planète à genoux ! Je ne veux pas déprimer. Alors je chante avec Toi.