Un dimanche aux p'tits oignons !
Un matin ou un soir, le grand chanteur me dit : « Et si on retournait à Lorrez ? T’en dis quoi ? Chanter de nouveau les mêmes morceaux avec les mêmes musiciens dans le même bar où tu peux être sûre que tu vas retrouver les mêmes têtes, t’en dis quoi ? » Moi, j’aime bien quand il me propose une sortie enthousiasmante ! En mon moi à moi rien qu’à moi, c’est-à-dire mon for intérieur, je saute de joie ! Un week-end à Rome ? C’est surfait. Aller faire du vélo à Amsterdam ? C’est d’la balle ! Une journée à Étretat en plein été ? C’est retrouver les vacanciers parisiens avec leurs mômes qui chouinent, qui veulent une glace, une barbe à papa, des chouchous explosés par l’huile, qui prennent des baffes, donc ça ne donne vraiment pas envie… En revanche, retourner à Lorrez-de-Bocage-Préaux, c’est à n’en pas douter, assez inattendu et comme je ne m’y attendais pas, je saute de joie et piaffe « Oui, oui !! Quelle belle idée ! Tu l’as eu tout seul ? Tu es extra de chez ordinaire !! Tu as bien compris que c’est ce qui me séduisait le plus chez toi ! Tes surprises comme aller dans le trou du cul du Loiret t’écouter chanter. Vite, je vais faire ma valise. Ah bon ? On ne part que quelques heures…Bon, je vais me mettre mes baskets de star toutes roses, un pantalon tout blanc, une tunique toute noire comme le noir sur mes yeux. Je suis prête. Let’s go ! Go ! Go ! Go !! ».
Et donc en ce vendredi, on part. Tôt pour être sûrs de ne pas être en retard, on attaque la route. La voiture est contente, elle reconnaît tout, n’écoute pas Waze, elle s’emballe, fait du 130 sur le plat, dans les côtes, dans les virages, au milieu des champs, salue les clochers qu’elle voit de loin. Nous, on la laisse faire. On la sent tellement contente cette petite Clio qu’on fait comme elle, on regarde partout. Y’a rien. C’est bien. Y’a rien nulle part même dans le village, désert, et dont l’unique bar-tabac est fermé. Ouverture à 18h ? Qu’à cela ne tienne. On a une petite demi-heure à attendre, donc, on s’assoit sur des marches et on regarde. Mais qu’est-ce qu’il y a à regarder ? Rien ou presque. Heureusement, nous sommes à la croisée de plusieurs chemins. Et qui se croise ? Des voitures, des tracteurs, des mobylettes… Et comme c’est un carrefour, et bien, tout le monde marque le pas, s’arrête et regarde de gauche à droite. Comme moi. J’ai l’impression d’être à Rolland Garros sauf qu’il n’y ni filet, ni Federer, ni Nadal ! Que dalle ! Et soudainement, il y a une de voiture qui s’arrête davantage. Je me dis que la dame au volant a vraiment peur de ce grand carrefour dans un si petit village, qu’elle n’ose pas y aller, que je vais être obligée d’aller l’aider quand tout à coup, tendant l’oreille, je comprends que la dame, elle est en colère. Elle est tellement en colère qu’elle n’avance plus. Elle hurle. Elle fait grève là, maintenant, elle s’en fout, elle règle ses comptes. Et derrière, les voitures qui s’accumulent…Bon, ce n’est quand même pas l’autoroute mais deux voitures sont venues prendre place derrière la râleuse. Et ce qui m’étonne le plus, c’est que personne ne s’impatiente. Ginette hurle d’une voix rauque de fumeuse, elle scrute la route mais ne bouge pas d’un poil. Moi, je suis au spectacle. Et derrière, personne ne pense à faire « tut tut de chez tu te crois où connasse… ? » Non. C’est relaxe. D’ailleurs, un type sort de sa voiture, s’étire, fait quelques mouvements de jambes, de bras… Un autre a attrapé son journal et a chaussé ses lunettes. L’air de l’orée du bois, cela rend vachement zen. Je devrais venir plus souvent. Mais bon, je reviens à la dame. Je m’aperçois qu’elle a des gants genre mitaines. C’est la Cerdan du Loiret, c’est peut-être pour cela que personne ne dit rien. Et puis, tout à coup, elle monte dans les décibels « Mais moi, j’en ai marre de tes conversations à la con, je vais te déposer chez toi, tu m’emmerdes, tu ne dis que des conneries !! » Mais à qui parle-t-elle ? Au début, je pensais qu’elle était en Bluetooth mais en me penchant, j’aperçois recroquevillé un type qui ne pipe pas un mot. Forcément, Ginette est à côté de lui, elle a des gants, elle va lui décoller la tête. Il regarde droit devant. Je me demande pourquoi il ne descend pas de la voiture, histoire de faire taire cette grande hystérique mais non, il supporte. Il est de ces hommes courageux !! Et puis Ginette embraye, passe la première, cale, se reprend et enfin part. Les automobilistes remontent dans leur auto, rallument le moteur et le carrefour redevient tranquille.
Je guette Isa et Jean-Luc mais ils sont en mode « on va pas se presser » car point d’eux à l’horizon. Que des tracteurs et encore des tracteurs quand tout à coup… Gérard !! Gérard, c’est le patron du café, qu’organise « the » soirée. Il nous salue avec « Vous êtes là, venez avec moi, personne n’est encore arrivé, que voulez-vous boire ? ». Moi qui aime les phrases courtes bien que je sois loin d’en faire diraient certains, cela me ravit. Nous sommes seuls, nous sommes les premiers arrivés sur la planète Lorrezienne et on va boire. Dans le bar-tabac, je reconnais les gens de la dernière fois ! On se dit « Bonjour » « Vous allez bien ? » « Oui, et vous ? » « Ben oui, ça va bien. Et vous ? » « Et vous, ça va-t-y ? » Stop. Stop. Stop. Tout le monde va bien et je sirote au bar mon Perrier. Gérard derrière son estaminet a ses cinq groupies autour de lui. Il les briefe pour la soirée « Alors, qu’il leur dit, vous servez les plats. Même s’ils ne veulent pas de charcuterie en entrée, ils paieront quand même tout, c’est-à-dire entrée, plat, dessert » Moi, mon estomac est content, y’a pas de moules. J’ai envie d’appeler Isa pour lui dire « Isabelaiiie, tu vas être TROP contente, y’a plus la mer, plus de pêcheurs, plus de rochers, y’a des cochons et de la charcut. Viens, magne-toi, ça va être la fête au cholestérol !! » Une future serveuse plus maligne que les autres dit « Et s’ils ne veulent pas de plat et pas de dessert ? » Euh, là, j’ai eu envie de lui dire « Toi, tu dois être la cheffe du groupe des serveuses, tu te renseignes pour que tout se passe bien » mais Gérard m’a court-circuité. Il l’a regardé, a levé les yeux au ciel, a fait « tss tss » avec sa langue et on s’est regardés. « Tu veux servir ? » m’a-t-il demandé ? Pas vraiment Gérard, excuse-moi, mais j’ai un métier, je suis reporter-photographe et je ne peux pas être au four et au moulin. Et il continue « Alors, quand les gens ont fini leur café, vous attendez 5 minutes et vous apportez l’addition. Il faut qu’ils comprennent que nous allons faire deux services ». Et là, c’est la gourde qui reprend du service « Et s’ils ne veulent pas de café ? » Là, j’ai cru que Gérard allait demander à Dieu de faire mourir tout de suite cette dinde mais non, il m’a regardé et j’ai failli lui dire « D’accord mon Gégé, je vais te faire la serveuse accorte. T’as-t-y un tablier ? ». Ensuite, les filles se sont reparti les 10 tables pour servir, desservir, resservir c’est-à-dire deux chacune mais elles n’arrivaient pas à se mettre d’accord, à choisir leur table, près du mur, du bar, de la fenêtre ! Au secours, je me suis enfuie et suis retournée voir les tracteurs. En guise de tracteurs, arrivent Pierre et Miss Shoes, Isa et Jean-Luc. Et des bises et des bla bla sympas quand tout à coup je remarque que les shoes de Mathilde sont les mêmes que celles de la dernière fois : des spartiates montées sur talons aiguilles. Sauf que là, elles sont rouges. Et d’ailleurs, la Mathilde, toujours aussi mignonne et toute bronzouille est vêtue de rouge. Comme le chaperon rouge mais Pierre n’est pas le loup. Il est hum… une petite merveille de gars. Le chanteur, très observateur, a vu les shoes à moins qu’il n’ait en mémoire ma chronique de la saison 1. Alors, il balance : « Dis-moi Mathilde, ce ne sont pas les mêmes chaussures que la dernière fois ? Mais, je me souviens qu’elles étaient noires ! » Là, même les chaussures ont eu envie de lui dire qu’il en faisait un peu trop mais la Mathilde a ouvert tout grands ses deux yeux bleus qu’elle a fort jolis et elle était toute contente « Oh toi, tu as remarqué mes chaussurrrres ? Tu dois trop aimer les chaussuuuuures ! Et un garçon qui regarde avec autant d’attention les shoes des filles ne peut être qu’un homme mer-veil-leux ». On invite la poulette à se calmer, l’homme merveilleux aussi mais elle est tellement contente que je n’ai pas le cœur à me moquer d’elle. Pourtant, quelques heures plus tard quand elle m’éclate un pichet de rosée de la tête aux pieds, j’ai eu envie de la pilonner avec ses red shoes !!
Le temps passe. Les musiciens montent leur matériel et je me dis que moi, si j’avais dû jouer d’un instrument, j’aurais été Miss Clarinette. Pas chiant à emporter, pas chiant à démonter. Que du tranquille ! Jean-Luc a installé ses claviers et je n’arrive pas à comprendre comment il arrive à se retrouver entre toutes les prises, les boîtiers, les fils... d’ailleurs à ma question bien pourrie de fille qui n’y connait rien à savoir « Tu t’y retrouves dans tous tes fils hein mon Jean-Luc ? Il aurait pu me dire « Vois-tu, chère Bridget, t’es gentille certes mais ne te moque pas des non serveuses qui vont servir parce que tu as des questions aussi nazes » … Tiens, et si je retournais voir les tracteurs ? Sitôt dit, sitôt fait et me voilà dehors…. Les Lorréziens arrivent tranquillement et il est vrai que je reconnais toutes les têtes de la saison 1. Un couple d’un âge certain ou d’un certain âge arrive vers nous, petit groupe. « Vous avez vu, je suis venu ! » lance tout content le monsieur d’un certain âge ou d’un âge certain « et j’ai amené ma dame ». Coup d’œil sur la dame qui s’est maquillée pour l’occasion avec des couleurs de feu d’artifice, elle a raison, elle est dans le bon thème mais manifestement, elle ne saute pas en l’air. « J’étais bien installée devant la télé avec mon bichon sur les genoux et voilà que Môssieu me dit de me préparer pour aller écouter de la musique alors qu’à la télé, y’en a aussi de la musique ! Et puis je la mets pas aussi fort ! » Encore une qui est dingue de son chien… Cela me rappelle quelqu’un que j’ai rencontré il n’y a pas si longtemps ! Une poulette qui n’arrête pas d’embrasser son rat qui s’avère être un pauvre chien qui ne ressemble à rien ! Et à mon avis, son kif c’est que le rat se transforme en prince charmant. Parce que si tout le monde cherche son chat, certaines avec leur chien cherchent leur prince. Et c’est bien connu, les seuls Prince que je connaisse sont au chocolat et se vendent par paquets de 10… Ce n’est pas de moi mais j’aurais adoré faire ce bon mot… Bon, revenons sur les terres de Lorrez parce que la musique a commencé, qu’avec mes copines, on est toujours dehors et que faut aller faire la claque, montrer aux gars qu’on est là ! Mais au fait, le gars Léo ? Il est là, le gentil garçon qui me disait de faire attention sur la route parce que la nuit, dans le Loiret, y’a plein de bêtes qui traversent sans se soucier si elles ont la priorité ou pas. Bon, y’a pas que Léo, y’a sa compagne, Marie-Lou qui vient faire la fête du 14 juillet… On est installés, même table qu’en saison 1, même verres, mêmes pichets, mêmes assiettes mais pas mêmes menus… Ouf… D’ailleurs, je lorgne sur la cuisine, ouverture oblige et je repère un grand gaillard avec une toque de 3 m de haut. C’est le chef de la tambouille !!
Arrive Nathalie ! Avec Isa et Mathilde, on se regarde et la même peur nous saisit. Elle ne va pas chanter ??? Oh là là de chez oh putain de putain… Si Léo lui demande de pousser sa gueulante, je lui dis « Non, Léo, t’es gentil, tu joues bien de la basse, on te remerciera jamais assez de nous avoir proposé ce beau voyage pour le 14 juillet, mais ne fais pas chanter la poulette qui a avec elle son carnet de chant de 250 pages et que forcément, tu vas voir comme c’est ballot, on ne va pas pouvoir tout écouter et que la frustration cela peut en énerver plus d’un !!» Mais Nathalie, elle, contrairement à nous, est toute contente de nous voir. Elle s’invite à notre table, souriante, avenante et nous dit « Alors, vous, vous êtes avec les musiciens ! » Chapeau bas Nathalie ! Respect. T’as tout retenu de la saison 1. Et puis, elle me regarde et me dit « Alors, vous, vous êtes la femme de Christophe ?? » Euh, je ne sais pas quoi répondre donc je dis « non » ce qui est vrai. Lecteur, tu vois que je suis une femme honnête. Sauf que la Nathalie fait « Ah ah ah, t’es une comique toi !! T’es pas la wife ? T’es pas venue avec lui ? Dans la même voiture ???? Allez, dis la vérité sinon, je le prends ! D’ailleurs on est pleines à vouloir le prendre donc comme je suis aussi chanteuse, c’est moi qui vais remporter le trophée ! J’ai tout prévu. Il va venir vivre avec moi à Lorrez du Bois et on fera tous les bals des environs et des environs, y’en a ! On chantera seuls et ensemble, j’ai déjà le répertoire… Alors, faut que tu le dises tout de suite T’ES SA FEMME ou bien ??? » Là, Christophe, il a fallu que je te sauve. J’ai été obligée, forcée et donc je lui glisse un petit « Calme-toi Nathalie, oui, je suis her. Mais tu sais, y’a d’autres chanteurs, regarde Jules qui dort sur sa guitare, il est chanteur aussi et y’en a plein partout même près de chez toi dont tu ne te doutes même pas » Mais je n’intéresse déjà plus la Nathalie qui se tourne vers Isa et Mathilde. « Vous, dit-elle en pointant son doigt sur Isa, vous êtes la femme de… » « Jean-Luc scande Isa à la vitesse de la lumière. On est mariés, regarde mon alliance Nathalie et on a même une fille de 25 ans ! Et une autre de 30 ans passés, je ne l’ai pas faite mais lui si, donc c’est comme si c’était moi aussi et regarde-nous Nath, on est plus tout jeunes, enfin moi, si, mais lui, tu sais, il a pété la soixantaine… regarde-toi Nathalie, t’as une carrière devant toi et il te faut un d’jeun comme Jules… » Dépitée, Nathalie se tourne vers Mathilde qui enchaîne « Le gars qui tape comme un sourd alors qu’il ne l’est pas sur les timbales, c’est le man of my life. Il me regarde du matin au soir comme si j’étais une bombasse ! Il m’embrasse toutes les secondes, il est gavé d’amour pour moi ! On a un fils de 9 ans, qui passe en CE2. I am so sorry Nathalie mais don’t cry, don’t worry, don’t rien parce que toi aussi, tu peux être happy !! ». Nathalie nous regarde, hoche la tête et s’en retourne à sa table où il y a un couple d’un autre monde. On dirait deux personnes qui se sont trompés de lieu et de vie. « Qu’est-ce que je fous là a l’air de dire la dame qui serre son sac sur ses genoux à la manière de Bernadette Chirac, mais qu’est-ce que je fous à écouter de la musique dont je me fous avec un mec qui s’en fout de savoir que je suis là, à ses côtés… » « Mais qu’est-ce que je fous là a l’air de dire l’électrocardiogramme plat qui lui sert de mari ou de… je ne vois pas… Je n’ai rien à dire à la dame qu’est à côté de moi depuis … pfttt … de trop longs lustres… Moi, je me demande bien ce qui a pu se passer entre les deux pour que cela donne cette tristesse à regarder. D’ailleurs, je ne veux plus les regarder ! Alors je regarde qui ? Les locaux. Les gens du coin, quoi ! Pas les murs… Et que vois-je ? La grande brindezingue qui a des cheveux qui me rappellent ceux de ma poupée Barbie que j’avais quand j’étais très très petite ! Une espèce de blond platine filasse pourri… Elle saute, tressaute, ressaute ! Elle se tortille, s’entortille autour des gars du cru, joue avec sa crinière et elle me fatigue… Moi, ce qui me surprend le plus c’est que tous ces gens qui semblent sortis tout droit du film « Délivrance », j’exagère d’accord, et bien, ils connaissent les paroles des morceaux en Anglais. Ils chantent ! Oui… ils chantent … Qui a dit que les Français ne maîtrisaient pas les langues étrangères et notamment l’anglais ?? Les Lorréziens sont bilingues… voire trilingues si on ajoute la bière. Ils parlent mal ou bien le français, chantent juste ou pas mais en Anglais et lèvent le coude en Bière blonde, brune ou ambrée.
Je lorgne de gauche à droite et inversement ! Je retrouve mon petit bonhomme de la saison 1. Tout petit, il était tranquille au bar jusqu’au moment où la musique l’a attrapé… Le 14 juillet, c’est fête ! Même pas passé par le bar, il arrive direct sur le peu de piste de danse et que fait-il mon mignon qui me fait penser au fils de Giresse ! Ah lecteur, si tu n’as pas les bases de footeballe, t’es mort avec moi ! Donc, le fils de Giresse, à savoir Thibault de son prénom et non Isa et Jean-Luc de leurs noms (c’te phrase alambiquée…) qui emmène-t-il sur la piste ? Un garçon… Et pour quoi faire ? Pour lui apprendre le rock and roll !! Et ça, moi, je trouve cela assez roll !! J’ai déjà vu deux filles ensemble comme Isa et moi for exemple, mais deux gars… Et le petit bonhomme apprend à un grand ! Il a peur de rien ! C’est un guerrier !! L’autre grand, aussi souple qu’un verre à lampe, ne comprend pas les passes que veut lui faire faire son pote ! Je pense que s’il continue à ne pas comprendre, il va se péter l’épaule ! Je les regarde un bon moment mais mon œil est attiré par une femme. Elle vient d’arriver sur la piste et à elle toute seule, elle fait une chorégraphie comme si elle était bouffée par moustiques et guêpes réunis. Elle va, vient, recule, avance, tourne, jette ses cheveux qu’elle a longs par-dessus ses épaules et le bar puis recommence ! Elle est déchaînée et pas du tout dans le rythme ! Moi, avant de vomir, je regarde son Jules. Lui, a décidé de regarder au-delà du bar-tabac. Il a envoyé son regard loin au-delà des mers et si je lui demandais juste comme ça « T’as vu comment elle s’éclate ta wife à toi ?? » il m’aurait répondu « Je n’ai pas de wife ici ! ». Et la dame continue de plus belle ! Même les notes de musique sont agacées vu que les notes, elle n’en a rien à foutre ! Elle est en orbite autour des morceaux… Vas-y ma poule ! Mais tout a une fin et on doit songer à rentrer… Non, ce n’est pas l’heure ? Ben qui va chanter maintenant ? Hein, qui ?? Et s’avance vers le micro, la grande Nathalie… Pierre sort son sourire 240 en nous regardant ; Léo parle à sa guitare « Après Nathalie, promis, je t’emmènerai en vacances dans un coin tranquille où tu pourras te reposer ! » ; Jean-Luc a pris la tête de Léo, genre je me déconnecte du monde du Loiret et mes doigts agiles font faire le boulot ; Jules roupille tranquille et le chanteur qui est sorti de scène s’éponge… Nathalie a mis son cahier sur le pupitre et tourne les pages à la vitesse de la chanteuse qui sait ce qu’elle va chanter mais qui ne trouve pas la partoche. Et tout à coup, roulement de Pierre, petites notes d’intro de Jean-Luc, les deux guitaristes pincent une corde et hop hop hop, c’est parti !! Elle attaque dans le dur la Nath car elle commence avec des Oh et des Ohohoho !! C’est marrant, elle ne fait que des « oh » ! Moi, je la regarde et si elle est mal Nathalie, je sais pourquoi : elle n’a pas trouvé la partition et elle cherche les paroles vu qu’elle ne les sait pas !! Elle doit être la seule à ne pas parler Anglais à Lorrez!! Alors, elle implore les musiciens, recherche de l’aide mais aucun ne la voit. Ils sont tous devenus aveugles et sourds. Dépitée, elle continue… Elle nous assomme de tonnes de « Oh » ! Parfois, ça fait Ooooooooooooh mais c’est tout !! Au bout de 275 « oh » elle arrête !! Personne ne fait « Ahhhhhhhhhh…. » et donc son classeur sous le bras, elle retourne à sa table. Un vieux monsieur la regarde et lui dit « C’est tout ???». Mais une baffe dans le dos l’empêche d’aller plus loin. Oui, Monsieur ce sera tout !!
Je pourrai encore vous parler longtemps de tous ces gens que finalement, j’aime bien. Mais je pense qu’il faut laisser du suspense pour la saison 3. Peut-être que Nathalie sera devenue chanteuse, que la dame curieuse saura danser, que Mathilde aura les mêmes shoes mais en vert, que le groupe sera toujours aussi balèze en zique et en plaisir d’en faire ensemble, peut-être…. Allez savoir…