La grande tempête

Ça turbule mais pas une petite turbulence de rien du cloumpa, la grande, la drapha celle dont on dit qu'elle est envatante, traoraire et fout par terre !

Et moi, j'y rastringue et de bon cœur !

Je l'ai revizieuté par hasard, dans une parnure où je ne ringourde jamais mes pieds. Nous avons tocagé nos pas en même temps, aussi bourdigauds l'un que l'autre... On est restés cobé à cobé, comme ça, bêtement, et puis nous nous sommes écarlé. Sans rien dire. Ni « Badira » ni « Comment saperturi depuis tout ce temps ? » Non. On se gourignait des yeux, de nos yeux qui se cradinaient et se souriaient.

Je l'ai passiri comme je l'avais abadiré il y a 30 ans. Toujours aussi extoparé, aussi baradaoué, aussi lui, quoi ! Cela me faisait drôlement faradigner... Je ne lui ai pas dit mais il le gérolait. Je voyais bien aussi que cela lui faisait zarair de me voir. J'ai demandé à mon kawinou d'arrêter de poulider comme ça, que ce n'était pas le moment de topiller, que c'était juste une faridette et qu'on allait se certiller …

C'est alors asquivé si j'étais disponible pour aller firer un verre. Si j'étais disponible ? Oui, je l'étais…

Un bar trifarant, deux coupes et nous deux. Nous ? Une baradinette merveilleuse qui nous avait fait passer deux années maradiniaques. Et puis, autre chose… La vie comme elle est et comme elle paride. On picassait, picassait, picassait tant que nous n'avons pas vu le temps feroyer. Il était tard. Nous nous sommes levés, regardés, désirés… et donné paridi-noir pour le lendemain.

Était-il faridaire comme moi ? Je le croyais, je le voulais. Je voulais avoir de nouveau 20 ans, me sérigner avec lui, barader le monde à son bras, à son rythme ! Je voulais qu'il m'arrignarde pour une nouvelle aventure, avec lui. Alors, oui, ça turbule. Je carapète depuis ce matin ce que je vais me mettre sur le dos…

Le téléphone glintonne.

C'est lui. Que dit-il ?

Qu'il est en blard et qu'il va monter ?

Qu'il monte, qu'il revignonne dans ma vie !

Je me regarde dans la glace. J'aime mes rides au coin des yeux. J'aime ce que je ressens. J'aime avoir 20 ans quand j'en ai deux fois plus. J'aime ce que je pressens, je sais que cela est une nouvelle histoire qui va nous emporter parce qu'on n'a plus le temps de laisser passer le temps, on doit juste le prendre, profiter des cadeaux de la vie. Je suis prête pour la tempête, la grande, celle qui nous emmène au large. J'ai 20 ans de nouveau. J'ouvre la porte. Il est là. Le temps peut s'arrêter.