Les 80 ans des Francas ! Un drôle d'anniversaire

Patricia aurait haussé les épaules si je lui avais raconté !

Lorsqu'ils m'invitent à être des leurs, j'hésite... Les Francas, je les ai rangés dans ma boîte à souvenirs. Je ne l'ouvre pratiquement jamais. Ils ont été très importants pour Moi. Ils m'ont apporté beaucoup. J'en ai fait tout autant. Cela m'étonnerait qu'ils le reconnaissent mais aujourd'hui je m'en fous.

 


Quoi qu'il en soit, je suis invitée à participer à un temps fort : les 80 ans de ce mouvement d'Éducation populaire. Que vais-je faire ? Y aller ? Pas envie... Je me souviens des 70 ans. On y était. Il y avait eu de très beaux moments. 
On insiste pour que je sois là. Je décide d'y faire un saut. C'est en région parisienne. Torcy. L'inauguration d'une salle qui portera le nom d'un grand monsieur des Francas est au programme. J'ai apprécié le bonhomme. Je pars...
C'est curieux comme j'imagine toutes les têtes que je vais retrouver. Certaines vont me ravir, d'autres moins. Mais qui sera là ? 

C'est une petite salle dans laquelle une quarantaine de personnes se rassemble. Quarante ? Ah bon ? Vraiment ? Mais où sont les autres, tous les autres qui remplissaient l'espace ? Où sont ces grands temps sur scène qui, avec les discours, les animations nous rendaient fiers d'appartenir à ce grand mouvement d'éducation. Je m'interroge... Et on m'explique. Chaque département, chaque Franca sur la carte de France va organiser à sa façon ce 80e anniversaire. Ah, d'accord... Plus de grands événements, juste du local. C'est un peu tristounet quand même !

À peine rentrés, nous devons ressortir, inauguration oblige. Elle est faite comme il se doit : le ruban qu'on coupe, le drap qu'on fait tomber pour découvrir la plaque ! Applaudissements nourris dans cette rue étroite jonchée de petits immeubles. On nous invite de nouveau à revenir dans la petite salle où il fait chaud mais vu le nombre, ça reste respirable. J'écoute deux, trois discours bien ficelés, je le reconnais. Je suis d'ailleurs admirative de ce combat continu pour l'éducation. Il est des militants qui le resteront toute leur vie.

Changement de lieu pour la suite qui se passe dans un centre de loisirs. je crois que ça s'appelle plus comme ça aujourd'hui. Mais bon, j'vais pas chercher, ça n'a plus d'importance. L'accueil est pensé. Des badges pour savoir qui on est. Pas dur, on est peu mais bon, il est des habitudes ancestrales tenaces. La décoration a été imaginée comme l'était celle des grands rassemblements d'antan. Les panneaux qui refont l'histoire du Mouvement, je m'en souviens. Avec Patricia, on avait réfléchi à leur conception et leurs contenus. De petits espaces sont imaginés pour témoigner, raconter, se souvenir. Queques-uns se prêtent au jeu. Ils sont peu. Le buffet est plus attirant.

Je papote ici et là avec des personnes que je suis, pour certaines, ravie de retrouver. Une seule me parle de Toi. D'autres le savent ; il y a parmi eux les discrets mais il y a aussi les indifférents. Sans oublier ceux qui l'ignorent. Mais je ne m'étonne plus de rien aujourdhui, je reste simplement surprise. Bon, je file. Sans regret. Aucun. La porte se referme. C'est certain, je ne l'ouvrirai plus. 

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Commentaires

Alain T
il y a 4 mois

Brigitte,
Tiens, c'est marrant (ou plutôt pas, d'ailleurs) je me retrouve dans quelques uns de ces ressentis; j'étais à ces 80 ans à Torcy.
Un autre anniversaire (local) auquel j'ai été invité et auquel j'ai longuement hésité à aller pou "ouvrir la boite à souvenirs" (je reprends ton expression que j'aime bien !). J'ai pas été déçu... comme je ne m'attendais à rien. Un anniversaire squatté par certains, triste, pas à la hauteur de ce que j'ai connu. Comme si les années que j'y ai passé et les quelques projets auxquels j'ai participé n'avaient pas existé. Suis-je devenu un vieux con aigri, possible. Moi non plus, je ne rouvrirai pas la porte. Bises