

Alors comme ça, y'a des femmes qui veulent se baigner tout habillées et d'autres qui vont plouffer seins nus. Moi, j'ai fait les deux : j'ai fini toute habillée dans une piscine lors d'une soirée entre potes et je me suis souvent baignée nue comme un ver. Comment dire ? Habillée, j'étais empêtrée et mal à l'aise ; nue, c'était et c'est absolument divin.
Le conseil municipal de Grenoble a donc tranché. La tranche n'était pas bien épaisse mais bon, c'est validé. Et ça fait réagir. Forcément ! Une ville à la piscine émancipée qui adopte la stratégie du chacun fait ce qui lui plait, s'habille (ou pas) comme il l'entend, ça vient en titiller quelques-uns. On pourrait applaudir au nom de la liberté. Oui, ça pourrait être chouette que dans le même bain, seins nus et tout dissimulé se côtoient. Pourquoi pas ? Et puis qu'on leur foute la paix à ces femmes qui d'ailleurs se comptent sur le doigt d'une main. À Rennes, première ville à avoir autorisé la tenue de Robocop, très peu se baignent ainsi. Donc, on pourrait se dire que rien n'est grave, qu'on fait beaucoup de bruit pour rien et qu'on cesse de s'exciter le burnous là-dessus. Amazon l'a bien compris qui propose des burkinis super jolis voire pas sexy à des prix raisonnables. Et puis, comme me le disait une jolie poulette récemment "Voilà, c'est acté, point barre".
Mais non. Mais non ! Il y a quelque chose qui me dérange dans tout ça. Quand les femmes ont adopté le corset, qu'elles ont cadenassé leurs corps, peut-on penser que c'était par goût ? Adieu les tenues vaporeuses, bonjour celles qui enferment le corps. Dans le film "Autant en emporte le vent", je repense à une scène, celle où la Scarlett demande à sa bonne de lui serrer la taille jusqu'à en perdre la respiration. La poulette a une taille de guêpe, est superficielle à souhait, rêve de se marier avec le gars incolore, inodore et sans saveur dont j'ai oublié le nom et ne voit pas le Rhett Butler que moi, forcément, j'ai repéré. Et c'est quand elle décide de sauver ses terres qu'elle devient maîtresse de sa vie et de ses choix. Et sa tenue redevient comme elle, libre.
Je pense simplement que la vigilance s'impose. Je reste en alerte sur ce type de décision. La tenue des femmes dans l'histoire n'est jamais anodine. Elle a du sens et notamment un sens éminemment politique (j'adore cet adverbe que mon amie Patricia utilise souvent et à bon escient). Alors moi dans cette tolérance grenobloise, j'y vois fortement une remontada de… l'intolérance.
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Commentaires
Ma zinecou,
Même si en temps que supporter de l'ASSE tu n'es pas une spécialiste de la remontada, je suis entièrement d'accord avec toi !
Je ne l'aurais pas mieux exprimé ! Vivement ta prochaine prose 😘