Dans l'enfer du chaudron !

Voilà, c'est fait. Saint-Étienne descend en ligue 2. Certains d'entre vous peuvent arrêter de lire parce que je vais parler foot. Les autres, restez avec moi. Nous allons converser, enfin, surtout moi, de Stétie. Le club de mes jeunes années, de mes 20 ans, c'est-à-dire d'hier matin ! 😏. 

Il faut vraiment aimer le foot pour rester devant sa télé et regarder Saint-Étienne-Auxerre. Le premier veut éviter la relégation, le second vise la montée. Auxerre a fait plein de matchs supplémentaires pour espérer rejoindre les clubs de l'élite. Le parcours du combattant. On leur en a collé comme si on voulait que l'équipe arrive épuisée au dernier tour de stade, que tous les joueurs soient prêts à se rouler dans l'herbe pour la fumer et rester tranquillou en ligue 2. Mais c'est mal les connaître. Les Bourguignons sont partout. Sur le stade, dans les tribunes et devant leur télé. Les joueurs vont donc logiquement savater le ballon, courir tous azimuts, taper en l'air, sur les côtés, dans les tribunes, faire coucou à leurs potes, discuter entre eux, tomber, se tordre de douleur comme s'ils allaient mourir mais resusciter. En face, il y a un club aux flammes de l'enfer chatouillant leurs fesses. Et comme on est dans le chaudron, se cramer le postérieur est très douloureux. Alors, je me dis qu'ils vont se défoncer le bulbe, inscrire deux, trois buts à Auxerre et hop ce sera plié. On se dira qu'on a eu peur, qu'ils sont pas bons mais que voilà, on reste dans le haut du tableau et que c'est tant mieux. Mais c'est pas ça, mais alors pas ça du tout qui s'est passé.

De la tribune centrale de mon canapé, je regarde les hommes en short et maillot vert entrer sur le terrain. Je dévisage et j'encourage. Je suis prête pour 90 mns et je m'en tape 120 suivi par les pénalty. Parfois, quand je regarde un match et pas de Saint-Étienne, j'applaudis, fais des "Waouh", des "Super, j'hurle "Oui, vas-y!". J'ai l'orgasme footballistique. Il m'arrive aussi de me lever, de pester, de râler, de jurer comme un charretier, là, j'étais dans le rien. Ah si juste une fois je me suis levée comme une folle et me suis rassise comme une déçue. C'était long, pénible et triste. Je suis quand même restée dans ma tribune sans bière et sans pizza. Je me suis dit que s'ils perdaient, j'allais avoir le cœur par terre. Ils ont perdu et mon cœur va bien. Merci.

Depuis quelques années, j'observe ce club descendre lentement en enfer. Depuis que le Christophe Galtier entraîneur et meneur d'hommes incroyable a quitté le club. Un club avec deux présidents, t'as vu ça où ? C'est comme si on avait en même temps Manu et Marine. Un drôle de truc ça quand même, un gros bordel pour être claire. Un club qui vire un entraîneur en novembre et qui en embauche un autre, c'est l'électrocution classique, on espère que cela va dynamiser une équipe. C'est marrant parce que c'est récurrent et ça ne marche jamais très bien. Bref, cet entraîneur tout neuf dans le chaudron, spécialiste des phrases où tu cherches non seulement le sens mais le sujet et le verbe, arrive et rien ne se passe. L'équipe perd, tout le temps, désespérément. Un club qui n'hésite pas à vendre ses bons joueurs, ce qui me fait penser régulièrement à la traite des noirs, pour payer les autres joueurs, c'est pas super ? Parce que si tu vends les bons, voire les très bons , il te reste quoi ? Oui, c'est ça, des moyens et des pas bons. Et puis au milieu de ce grand bazar, des supporters qui au nom de l'aventure de 76 sont fidèles à un club mythique, à une histoire qui leur appartient. Tous les supporters ? Non, pas tous. Parce que là, après la bérézina, c'est la cerise sur le gâteau raté que j'observe ahurie sur l'écran vert de mes déceptions. Envahissement du terrain. Et là, je me suis dit que j'allais regarder un film à deux balles celui qui t'empêche de penser. Un film pour oublier qu'il était une fois les verts… Mais ça, c'était autrefois ! 

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Commentaires

Martino Artémise
il y a 3 ans

Dommage pour St Étienne...à suivre...après changement de certains joueurs et bien d entraîneur